Le salon de Lauriana Voyance était plongé dans une obscurité en douceur, uniquement troublée par la illumination tremblotante des bougies. L’air était chargé d’une tension invisible, une intentionnalité qui persistait derrière tout consultation, de façon identique à un écho discret des vérités révélées. Noémie savait que cet accord fragile ne durerait pas de nombreuses années. Le chat noir, généreusement fidèle à sa place avoisinant la fenêtre, ouvrit doucement les yeux, fixant une donnée invisible au-delà des murs du salon. Il savait, tout à savoir elle, que l'obscurité n’en avait pas encore fini avec eux. La voyance par téléphone sans carte bancaire apportait aux âmes tourmentées un contact immédiate, un escale frimousse à l’incertitude. Mais quelques soucis exigeaient plus qu’un aisé négoce à distance. Certaines matérialités demandaient d’être confrontées, ici, dans l’intimité d’une caisse où les cartes parlaient sans subterfuge. 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Noémie savait que son animal domestique ne se manifestait que dans le cas ou la séance atteignait un point de bascule, si le visiteur cessait de fuir ce qu’il portait en lui pendant généreusement de nombreuses années. Sans masser un mot, Noémie rassembla les cartes, scellant par conséquent la consultation. Lauriana Voyance ne dictait jamais une rue suivante, elle révélait ce qui était déjà là, attendant d’être reconnu. La femme inspira excessivement, tels que si elle venait d’accepter une axiome qu’elle repoussait jusque-là. Lorsqu’elle se leva, ses mouvements étaient plus mesurés, son regard plus solide dans le tangible. Elle ne possédait cependant toujours pas toutes les explications, mais elle savait dès maintenant que l’attente ne pouvait plus se défendre. Elle ouvrit la porte, laissant se rassembler une brise nocturne qui fit vaciller les envies des bougies. Puis elle disparut dans la ruelle, donnant après elle l’écho de ce instant suspendu où tout avait basculé. 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